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Les femmes dans le syndicat : une force !

L’égalité est l'un des principes fondamentaux de la FGTB. Mais nos syndicats sont-ils vraiment forts en matière d’égalité ? Nous avons posé la question à Sandra Langenus & Sandra Weber, deux syndicalistes fortes qui contribuent à notre action syndicale depuis des années. Sandra Langenus est secrétaire pour l’UBT-FGTB dans le Brabant flamand et à Bruxelles depuis 2007, où elle accompagne les délégués actifs dans des compagnies aériennes. Depuis 2002, elle est active dans le syndicat du transport, où elle a commencé comme propagandiste. Sandra Weber est militante pour la FGTB Métal chez Honda depuis 20 ans. Elle a actuellement un mandat effectif au sein de la délégation syndicale et du comité pour la protection et la prévention au travail et elle a un mandat de suppléante au conseil d’entreprise. Nous leur avons demandé leur vision de la femme et du syndicat.

 

Sandra Sandra polaroidLa FGTB Métal et l’UBT sont fortes en matière d’égalité. Êtes-vous d’accord avec cette affirmation ?

Langenus : Je suis absolument d’accord avec cette affirmation. En ce qui concerne mon organisation, je peux dire avec beaucoup de fierté que les hommes et les femmes ont les mêmes opportunités. Sur le lieu de travail, c’est une autre histoire. En tant que femme, vous avez plus à prouver qu’un homme dans nos secteurs. Il faut se battre en tant que femme pour faire entendre son point de vue. Vous devez argumenter plus et mieux pour des propositions qui sont plus souvent acceptées automatiquement lorsqu’elles viennent d'un homme. Plusieurs fois par an, je surprends le regard interloqué de membres qui me voient apparaître après avoir demandé à parler au responsable dans notre bureau. « Je veux parler au responsable, pas à la secrétaire » : de telles réactions démontrent qu'il reste encore difficile pour certains d’accepter que des femmes occupent aussi des postes à hautes responsabilités.

Weber : Nous vivons dans une société en évolution. Notre syndicat devrait au moins chercher à atteindre l'égalité, mais vous savez aussi que la pratique est parfois différente. Je peux dire avec la main sur le cœur que tout le monde a les mêmes opportunités au sein de la fraction FGTB chez Honda, indépendamment du genre, de l’origine, de l’âge, etc. Nous avons donc un noyau très diversifié dans l’entreprise, chacun étant sélectionné sur la base de ses compétences et de sa personnalité.

De quel moment fort de votre carrière syndicale êtes-vous fière ?

Weber : Je suis fière du chemin parcouru en tant que groupe. Lorsqu’autant de personnalités et de visions différentes se rencontrent, il n’est pas évident d’être tous sur la même longueur d'onde en permanence. Mais nous avons avancé à chaque fois. Notre plus grande force est que les intérêts personnels sont toujours supplantés par ce que nous pouvons accomplir ensemble.

Langenus : Je suis mère isolée de deux enfants en pleine croissance et j’occupe aussi un poste à responsabilités avec des horaires irréguliers. Je suis fière d’avoir pu jongler avec ces différents rôles pendant toutes ces années. J’ai dû gérer tant mon foyer que notre bureau UBT dans le Brabant flamand/à Bruxelles et les différentes entreprises dans lesquelles j’interviens.
Dans les compagnies aériennes dans lesquelles je suis active, j’ai dû tenir tête pendant de nombreuses années à un public exclusivement masculin en tant qu'unique femme déléguée de l’UBT. Et j’y suis parvenue. Grâce au bon travail de l’équipe UBT, j’ai gagné le respect des travailleurs, des membres, des militants et des fonds sociaux. J’en suis fière !

Qu’est-ce qui fait de vous une syndicaliste forte ?

Langenus : J’ai grandi avec un grand-père délégué, un père secrétaire fédéral et une mère déléguée dans le secteur ménager. Chez moi, à table, on parlait de dossiers tant simples que complexes. Ces connaissances préalables m'ont donné un coup de pouce à l’UBT. Lorsque je travaillais comme agent commercial pour Air France et que je devais souvent voyager pour le travail, j’ai aussi visité des endroits où la classe moyenne n’avait pas la vie facile. J’ai constaté que les syndicats représentent toujours une plus-value pour les travailleurs. Cela m’a appris l'humilité : j’essaie de tenir  compte au maximum des personnes qui sont dans une situation difficile. Si vous arrivez à les rallier à votre cause, votre travail est reçu avec reconnaissance et d’autres personnes suivent plus facilement. Ma devise ? Écouter les gens, saisir ce qui est important, demander comment ils vont et faire attention aux détails. Il est aussi important de rester à l'écoute en cas de conflit interne ou social. Je suis une stratège qui trouve des compromis : pendant des négociations, j’ai toujours un plan B et un plan C en tête. L’expérience m’a appris que cela permet de rebondir facilement si nécessaire. En observant et en tenant compte des détails apparents, vous obtenez de meilleurs résultats. Ou vous obtenez un résultat, tout simplement.

Weber : J’essaie de garder mon calme en toute circonstance, car je suis convaincue qu'on va plus loin ainsi. J'ai beaucoup d'empathie également. Je veux être une oreille attentive pour ceux qui veulent raconter leur histoire. Pour ceux qui veulent et demandent de l’aide, je cherche une solution adaptée, toujours avec la discrétion nécessaire.